agréé par l’Agence Régionale de Santé.
Différence entre psychothérapie et psychanalyse
Pour des raisons qui tiennent à son essence même, il ne peut y avoir de diplôme de psychanalyse. Par contre, ils existent dans toutes les formations de psychothérapie, puisque le psychothérapeute se pose en position de savoir ce qui est bien et bon pour le sujet qui s'adresse à lui. A l’inverse, le psychanalyste se situe en position de non savoir, d'ouverture à la surprise, de respect de la parole de celui qu'il écoute. C'est ce qui permet à l’analysant l’accès à son propre savoir, à son propre désir, à ses solutions singulières. C’est là que réside la différence fondamentale avec le psychothérapeute.
La position de psychanalyste ne peut donc se tenir à partir d’un savoir de type universitaire (appris de l’autre, correspondant à un savoir extérieur au sujet et transmis par un autre), mais exige un processus individuel ne pouvant être évalué en vue de l’obtention d’un diplôme, ce qui serait une supercherie. Il n’y a pas de diplôme de psychanalyse qui puisse signifier : Il l’est. L’analyste occupe, avec son style, la position qui doit être la sienne, celle du psychanalyste: non savoir, ouverture à la surprise, orientation sur les dits du sujet (non pas sur des standards) et sur sa singularité. C'est sur cette base que l'analyste interprète, dérange la jouissance, vise son apaisement, son déplacement, sa modification, soutient les inventions de celle ou de celui qu'il reçoit.
Pour cela, il ne se plie pas seulement à suivre un enseignement. Non seulement l’aspirant psychanalyste, tout comme celui qui occupe cette position, se soumet à une formation, que l’on peut dire permanente et continue, dans laquelle le contrôle occupe une place fondamentale, mais il s’engage également dans sa propre analyse et la mène à sa fin.
La différence entre psychothérapie et psychanalyse est donc, en premier lieu, éthique. Jusqu’à Lacan, les psychanalystes n’ont pas abordé cette question, pourtant fondamentale. Freud, dont toute l'attention était portée sur la construction du grand corpus clinique et théorique de la psychanalyse, prévoyait, cependant, de démêler ce qui était de l'ordre de la psychanalyse de ce qui concernait la suggestion.
Dès le début de ses recherches, Freud repère quelque chose à l’œuvre dans ce dont ses patients se plaignent, quelque chose qui s’oppose à leur bien, leur bien-être, une force pulsionnelle qui dépasse leur volonté. Or, la psychothérapie prétend réconcilier le sujet avec la pulsion ou, disons – le d’une autre façon, avec sa jouissance. Ce qui relève de l'impossible car pulsion et jouissance s'opposent au bien-être. Ce n'est donc pas dans la visée d'une impossible réconciliation que se trouve la solution du sujet, mais dans un apaisement ou un déplacement de l'investissement pulsionnel vers une voie plus conforme au désir-même du parlêtre qui en patit. Là où les psychothérapies interviennent au nom d’un idéal pour tous, standard et normatif donc, vers lequel il faudrait conduire le patient pour son bien et son bien-être, un idéal de mère ou de père par exemple, d'homme, de femme, de comportement sexuel, de performance cognitive, professionnelle, un idéal de comportement social, des standards amoureux ou de lien social, etc., un psychanalyste intervient à partir d’une position de non savoir. Sans idée à priori, il s’abstient de donner du sens, afin de permettre au parlêtre qu'il reçoit de dégager de ce qui se répète en lui, ou qui brusquement a fait irruption, une position en accord avec son désir.
Si le symptôme existe, c’est bien parce que le bon sens, le sens commun, la volonté, sont impuissants à résoudre les impasses de l'être parlant. Ca ne marche pas ! « Quand on veut on peut » est en échec. Quand on veut, on ne peut pas toujours. De surcroit, la guérison, la disparition de leurs symptômes, peut représenter une sorte de danger pour certains patients. L'analyste y est attentif, et c'est un autre chemin qu'il soutient alors, de façon à ce que ces sujets puissent sortir du bourbier dans lequel ils sont englués.
Bien sur, les psychothérapies peuvent apporter des effets thérapeutiques, mais ce qu’elles ne peuvent pas, et qui est le propre de la psychanalyse lacanienne, c’est dégager un sujet de la jouissance délétère (de la force pulsionnelle) qui l'entraîne dans des comportements répétitifs qui font symptôme, ou qui surgit, soudain, dans un acte qui cause sa stupeur.